Pendant ce temps au Gabon ...

Le dernier mois n’a pas été des plus variés depuis notre arrivée. Nos journées étaient toujours aussi chargées mais se ressemblaient toutes plus ou moins. Camille était en pleine rédaction de rapport, tandis que Lucie s’occupait principalement des enrichissements de toute sorte pour les pensionnaires du Centre De Primatologie. Elle s’est notamment concentrée sur le cas des macaques rhésus en volière. En effet, ces 13 individus issus d’expériences en laboratoires sont dans un état de santé assez déplorable à cause de leurs passés, du stress et du manque d’alimentation adaptée dû au covid-19 … Ainsi, de nombreux enrichissements à la fois structurels (bambous, tuyaux...) et alimentaires leur sont proposés. Le tout est de responsabiliser les animaliers gérant la volière pour que le travail réalisé soit poursuivi. Les deux animaliers en charge de la volière des macaques rhésus sont heureux de participer au bien-être des pensionnaires. Endolfia, une des femelles aveugle a été isolée afin qu’elle ait accès à la nourriture. Elle est suivie plus particulièrement dans le but de la réintroduire dans un groupe.

Suite au contrôle sanitaire des cercopithèques à queue de soleil, de violents conflits ont éclatés en enclos. Plusieurs individus ont été observés avec des morsures sur le corps. La plupart sont superficielles, mais deux femelles présentaient de multiples lacérations. Il a donc fallu les recapturer afin de nettoyer et refermer les plaies ouvertes. Betina a été un cas particulièrement compliqué et long à suivre. En effet, suite à plusieurs morsures sur le bras droit et un pouce déchiré, la peau a commencé à fortement nécroser. Nous avons donc dû l’opérer plusieurs fois afin de nettoyer régulièrement les plaies et de les bander. Après l’échec de la greffe, les blessures ont fini par cicatriser lentement, jusqu’à devenir suffisamment propre pour un retour en enclos, où une méthode de réintroduction est nécessaire après plusieurs semaines de séparation du groupe.

Ces conflits sont sûrement dû au fait que la séparation pendant les contrôles a chamboulé la hiérarchie du groupe et que chacun veut regagner sa place au sein du groupe. L’équipe a donc sa part de responsabilité dans cette histoire, mais en retire des leçons pour adapter les prochaines captures et améliorer les bien-être des individus.

La grande nouveauté est que nous avons commencé à faire sortir les bébés chimpanzés dans l’herbe pour les stimuler le plus possible. Et c’est un succès ! Ils s’éveillent de plus en plus, découvrent leur environnement et évoluent très bien. Nous prenons l’habitude de les sortir en même temps que le petit Jo, mais devons faire très attention à ce qu’il n’y ait pas de contact entre eux. En effet, les bébés ont malheureusement été testés positifs au SIV (VIH des primates) lors du dernier contrôle sanitaire. Les tests sont à refaire d’ici peu afin de confirmer ou non ces résultats. Il se peut qu’ils aient juste été en contact avec le virus et aient développé des anticorps temporaires. Nous croisons les doigts pour avoir une bonne nouvelle et envisager un bel avenir pour eux !

De plus, nous sommes passés depuis peu de 4 nourrissages (8h, 12h, 18, 23h) à 3 nourrissages par jour (8h, 14h, 20h), en incluant peu à peu de la nourriture solide.