Saisies de primates
- Camille Delaplace
- 29 juil. 2020
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 29 janv. 2021
Comme nous vous l’avions annoncé plusieurs fois, des saisies de primates devaient être organisées après quelques alertes reçues … Malheureusement, la situation engendrée par la pandémie du covid-19 complique quelque peu les choses. En effet, la PASA (Pan African Sanctuary Alliance), plus grande association de centres de protection de la faune sauvage en Afrique, a pris la décision de fermer l’accès à tous les sanctuaires. Save Gabon’s Primates a donc pris la difficile décision de ne plus effectuer de saisies pour le moment, par manque de place et d’impossibilité de transferts dans les centres prévus à cet effet. Une seule saisie a pu être réalisée, les autres sont donc reportées jusqu’au nouveau verdict des centres et associations.

Vendredi 24/07/20, Camille est donc partie en mission avec un chauffeur, une bénévole de l’association, et un animalier connaissant bien les villages, pour faire la dernière saisie possible, celle de deux jeunes mandrills. Ils sont tout d’abord allés à Moanda, non loin de Franceville, récupérer une femelle mandrill détenue depuis plusieurs années. Ils sont ensuite allés à Diènga, village proche de la frontière congolaise, où se trouvait le deuxième mandrill de seulement quelques mois. Les deux individus étaient en extérieur, attachés par une corde et une chaîne. Ils se nourrissaient de la même chose que les villageois, dont certaines choses absolument pas adaptée à leurs organismes (lait concentré, sucettes, beignets).

De manière générale à chaque saisie, quelques questions sont posées au propriétaire afin d’avoir des coordonnées et de connaître les circonstances de la possession de l’animal. L’équipe de saisie est en plus chargée d’expliquer la raison de sa venue et de sensibiliser sur les divers risques encourus, que ce soit au niveau sanitaire ou pénal. En effet, il est extrêmement important de mentionner le fait que l’animal peut apporter de graves maladies dans le village, et qu’à l’inverse, l’Homme peut également lui transmettre des virus et parasites. De plus, la possession d’un animal sauvage étant interdite par la loi, un contrôle réalisé par les autorités des Eaux et Forêts risque d’aboutir par une amende importante et une peine d’emprisonnement. Il faut donc le communiquer aux populations pour les inciter à être coopératif et à appeler directement l’association si des cas similaires se présentent.
Après avoir été saisis, les primates sont emmenés en quarantaine au CDP où plusieurs tests seront effectués afin de savoir s’ils sont malades ou non. En fonction des résultats, les individus sont mis en volière ou en enclos, avant d’être transférés dans un sanctuaire où ils intègreront des groupes et seront, à long terme, relâchés dans leur milieu naturel.

Il est important de préciser qu’il n’est en aucun cas utile de faire des reproches aux propriétaires ! Il s’agit souvent de personnes non sensibilisées à la cause animale, aux dangers sanitaires et à la protection de l’environnement. N’oublions pas que certaines personnes chassent les primates et autres animaux sauvages pour se nourrir et subvenir à leurs besoins. Il faut donc essayer de comprendre leurs raisons, qui malheureusement ne changeront pas sans alternatives, et leur expliquer les nôtres du mieux possible.
(Pour aller plus loin, plusieurs articles sont disponibles sur le site de Save Gabon's Primates : https://savegabonsprimates.org)
super job, mais le bon résultat n'est pas assuré, bon courage à toute l'équipe Chantal et Daniel