Prendre ses marques

Déjà une semaine que la quarantaine est finie pour nous et que nous avons pu commencer nos stages au Centre de Primatologie du CIRMF et auprès de l'association Save Gabon's Primates (https://savegabonsprimates.org).

Le premier jour, nous avons pu faire le tour des volières et rencontrer tous les primates qui s’y trouvent (chimpanzés, cercopithèques, mandrills, macaques …). Ce sont surtout des individus en isolement après avoir été récupérés chez des particuliers, des individus à soigner, atteints de maladies transmissibles, et d’autres faisant partie de protocoles. Certains forment des groupes dans le but de pouvoir être relâchés dans leur milieu naturel à long terme.

Nous avons continué la visite dès le lendemain avec les enclos de semi-liberté, beaucoup plus grands et abritant beaucoup plus d’individus. 3 enclos contiennent les groupes de mandrills que Lucie étudie, et un 4ème enclos correspond à la seule population de solatus.

Pour le moment, nous apprenons à reconnaître les individus de nos études, ce qui n’est pas une mince affaire ! Les mandrills sont très nombreux et les solatus très timides … Nous pouvons donc les observer principalement pendant les 2 périodes de nourrissage dans la journée, ce qui permet de prendre des photos, créer des trombinoscopes et deviner un début de hiérarchie. En parallèle, le travail bibliographique se transforme en synthèse de lecture et permet de préciser peu à peu des protocoles adaptés à nos sujets respectifs. Vous pourrez bientôt en apprendre davantage sur ces 2 espèces de primates à travers de nouveaux posts !

La semaine s’est poursuivie avec une nouvelle expérience pour toutes les deux ! En effet, après que le CDP ait récupéré Joe, un chimpanzé orphelin utilisé comme animal de compagnie chez un particulier, les vétérinaires ont procédé à son contrôle sanitaire. Nous avons pu pour la première fois tenir un chimpanzé, écouter son cœur et aider à des prises de sang. Nous attendons les résultats, pour savoir si son rétablissement est en bonne voie, et s’il pourra ou non espérer rejoindre ses congénères au sein d’un groupe.

Durant cette semaine nous avons également dû laisser notre villa de confinement pour déménager au foyer, à l’entrée du CIRMF. Nous sommes 14 à y vivre en communauté, la cuisine et les douches étant communes. Cela permet d’échanger sur de nombreux sujets, de découvrir un peu plus les différentes cultures et habitudes de chacun. Nous avons d’ailleurs appris à cuisiner une sauce typique africaine qui accompagne souvent le riz blanc, à base de pâte d’arachide, d’épices et de nkumu (un légume local) … un vrai délice !

Le weekend s’est également avéré inattendu puisque nous avons récupéré 4 chiots ayant perdu leur mère en couche. Non sevrés, ils doivent donc être nourris toutes les 3-4 heures, lavés et chouchoutés ! Ce ne fut pas de tout repos mais rempli de tendresse, de lait et de pipi …